« Run it twice », ou l’histoire glorieuse de la non-mort du Poker [1ère partie]

A force de passer des heures devant leur écran, à répéter mécaniquement les mêmes séquences de jeu, les grinders online les moins lobotomisés ont sans doute cherché, un jour, à connaître les origines de ce jeu, dans lequel ils investissent tant de temps.

Au gré des humeurs de Wikipedia ou des liens hypertextes de sites exotiques, ils ont souvent trouvé autant de genèses que ce que le poker compte de variantes. Mais peu connaissent l’histoire unique et néanmoins réelle de la non-mort du poker.

Il y a fort longtemps, quand nos soit-disant ancêtre les Gaulois n’étaient encore que des Celtes, un envahisseur puissant et sournois voulut se la jouer, et remplacer notre bon vieux poker par un jeu de sa propre facture. Sous l’aspect d’une querelle anodine, les enjeux géopolitiques étaient cruciaux. A cette époque, le poker était le principal vecteur d’ascension sociale, permettant aux plus béotiens d’atteindre les hautes sphères des orgies éthyliques Gallo-Romaines. Pourtant, son manque d’éthique en faisait une pratique à la mauvaise réputation.

Nos frères du Midi, eux, n’avaient pas ce problème avec le jeu ; tout dépendants qu’ils étaient à leur belote coinchée -qui se jouait sans argent. Mais il faut dire que les ravages du pastaga compensaient largement, attirant inexorablement dans une chute sociale irréversible les plus braves des maris, des pères de famille et même la femme du boulanger.

Certes, quelques honnêtes gamblers avaient une gestion de bankroll aussi serrée que la hand-range de Doyle. Mais faisant fi, les autorités latines comptaient bien utiliser cette mauvaise réputation à leur avantage, pour éradiquer des casinos notre si noble jeu.

Mais je m’égare. Pour tout dire, le vieux César était jaloux de notre jeune Gaule vigoureuse. En tout bien tout honneur, mais quand même.
Hors, après des décennies de guerre de tranchées, engloutissant des centuries de légionnaires dans une guerre vorace mais immobile, César réalisait que la situation ne se décantait pas. Il fallait débloquer le conflit pour enfin prendre le dessus, la Gaule et le sourire de la crémière.
Il imagina alors une tactique d’infiltration : il fallait remplacer le Holdix de nos tables vertes, pour le remplacer par un jeu tout aussi addictif, mais servant mieux ses propres intérêts.

Cela tombait bien, d’ailleurs, puisque la semaine suivante serait consacrée aux rencontres du G5 : les dirigeants des 5 Empires les plus puissants du Monde se réuniraient pour délibérer du cours de l’amphore, ou des risques écologiques des trirèmes coulées en Méditerranée. Vercingétorix faisait partie des dignitaires invités. Bien qu’il ne dirigeât pas un Empire à proprement parler, César avait insisté pour l’inviter : ses problèmes d’élocution, la moustache n’aidant pas, seraient une arme parfaitement aiguisée pour l’humilier publiquement.

Dès son arrivée dans la grande salle du Bellagio de Rome, celui qu’on surnommait respectueusement Elkix, fut mis sous pression. Autour du feutre où les quatre requins l’attendaient la bave aux lèvre, il ne trouva pour s’asseoir qu’une vieille chaise branlante. Les problèmes politiques évoqués ne provoquaient chez lui que de vagues mugissements bovins, et sa dyslexie légendaire fut mise à rude épreuve quand on lui demanda son avis sur des questions complexes.

Elkix était poussé dans ses derniers retranchements. Faute de cartes en main, chaque relance de sa part était victime d’une politique de 3-bet systématique, tantôt par l’un, tantôt par l’autre, si bien que son stack de répartie fut réduit à peau de chagrin. Elkix se sentait déjà acculé ; il voyait arriver la fin de la fière nation Gauloise, quand fut mise sur le tapis la question délicate des jeux d’argent.

Suite la semaine prochaine…

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