En regardant le poker, ou plutôt ce qu’il est en train de devenir, il est facile d’en faire une peinture acerbe et sans pitié. C’est un monde sur lequel il est difficile de ne pas écrire une satire.
Le poker s’est transformé en quelques années en une pieuvre gigantesque, une monstrueuse scène de théâtre remplie de bouffons qui s’ignorent et d’aigrefins, un cloaque. Il ne reste plus guère de choix aux vieux joueurs : ils prendront la fuite du on-line et se réfugieront en live, ou devront se résoudre à faire la cour aux communicants de tout poil. Voire, et c’est mon choix, ils peuvent se poster aux carrefours du net, sur nos blogs préférés et hurler de rire à la vue, par exemple, d’un mignon qui n’a jamais travaillé de sa vie et ni prouvé autre chose que taper des récréatifs on line avec la morgue des petits caïds de banlieue, donner des leçons d’égalité sociale et de fiscalité d’état en peinant à valider un pauvre titre de niveau bac+3 dans un boite à titre où l’examen se limite à la signature du chèque. Le fait d’échanger trois propos en anglais à une table, de savoir annoncer le montant de sa mise dans la langue de « j’expire » (dédicace à Rincevent) ou de demander sa route vers les gogues à la première bunnymaid qui passe n’a jamais suffi à valider un TOEIC avec un résultat supérieur à 905 ! Alors un doctorat de fiscalité…
Il suffit de regarder l’eldorado précédent forgé à grand coup de communication et de success story et de se rendre compte qu’un grand nombre des ex futurs grands constituent maintenant le flot incessant des tacherons des championnats étrangers dans des clubs de milieu de tableau dans le meilleur des cas! Oui, je parle de foot et de ces cadors vite oubliés. Vous accepteriez qu’Adel Taarabt ou Anthony Le Tallec viennent vous donner des cours sur le multiplicateur Keynésien ou le boson de Higgs ? Je ne crois pas.
On ne saurait parler de liberté d’expression quand il s’agit de poker et notamment de poker in live, et beaucoup se gardent bien de s’en prendre aux régnants, préférant égratigner une effeuilleuse, coupable d’avoir vendu ses fesses, ça sécurise les « invitationals ». En fait, ça résume bien la chose. Soit on gagne de l’argent avec ses skills soit on en gagne en créant le buzz. Et certains sont en train de passer maitre de la chose. Que je te balance un truc sur Durrrr, que je te dézingue Ivey, Bref, des starlettes comme on en voit à longueur de Voici…on fera le compte dans deux ans…
J’avais commencé une revue de presse de l’actualité poker, et j’ai arrêté. J’ai même arrêté de l’acheter d’ailleurs. C’est limite schizophrène de constater à longueur d’articles que bon nombre de joueurs de haut niveau passent leurs temps à expliquer à des récréatifs que leurs absences à leur niveau de NL est préjudiciable à la survie du système poker France. Quand même épatant d’expliquer à des lecteurs qu’on veut les garder en vie, non ? Enfin, le temps de leur piquer leur pognon, il ne faudrait pas devoir bosser ou se cannibaliser. Qu’ils aient au moins le courage de dire que c’est de leurs bankroll à eux dont on parle et pas du modèle économique des rooms. Ou alors qu’ils sont aux ordres des dirigeants qui les sponsorisent, ça au moins, on pourrait le respecter. On ne mord pas la main qui nous nourrit pas plus qu’on ne crache dans la soupe.
Haro, sur le système qui ne vit que pour délester le gogo de son bel argent en faisant croire à tous que le gogo c’est un autre… Après tout je ne risque pas l’exil, et me tamponne du sponsoring
Autant donner le ton de la farce, il en va des joueurs de poker comme des chevaux, ce ne sont pas ceux qui piaffent le plus qui vont le plus loin.
héhéhé, d’ailleurs je compte bientôt m’en farcir un de régnants… ou pas ^^
« C’est un monde sur lequel il est difficile de ne pas écrire une satire. » Oui mais. La vôtre est particulièrement grognonne, rognonne, bougonne ronflante, ronchonnante et ron et ron petit etc…
Juste assez pour être drôle sans que ça tire (bof) vers le règlement de comptes, lesquels font, comme chacun sait, les meilleurs amis du monde. Je ne vais pas répéter ce que chacun sait, à savoir que vous avez une fort belle plume… Allez savoir, vous seriez tenté de transformer ces atours en roue (non meldoise, Bossuet a tout fini entre le rôt et la poire), tel un plumitif vaniteux, que vous n’êtes pas à ma connaissance. Bonne continuation B3…Jluk
Mais je fais ce que je veux, d’abord. Ok ce n’est pas mon blog ici mais quand bien même!
Je ronchonne, je peste, je soliloque, je pontifie, et la liste est longue. Désolé, j’ai pas mon dictionnaire de Synonymes sous la main…faudra vous en contenter. Quant au réglement de compte que vous semblez trouver dans ce petit rot de l’esprit, il ne concerne aucune personne en particulier mais tout le monde en général. Y compris votre serviteur.
Par contre, j’ai bien aimé votre renvoi à Bossuet, je me permet de le filer : « Vanité des vanités, et tout est vanité ! C’est la seule parole qui me reste »