Dimanche matin. Jour de pluie. Nous sommes le 14 juillet et je traverse la Place des Ternes en rasant les murs, pour me protéger tant bien que mal de l’averse, glacée. Le 14 juillet… 2024.
Depuis la dernière révolution financière, le quartier de la Défense a dévoré tout l’ouest Parisien. Les anciens immeubles Haussmanniens ont été remplacés par des tours géantes de verre et d’acier. A chaque fois plus hautes, plus froides. Mais je ne ressens aucune nostalgie. C’était avant, il y a si longtemps, et je n’en ai même aucun souvenir.
Mes pas me guident vers le sud. Quand j’étais adolescent, mon père me racontait parfois ce quartier chic de son époque. Et le Cercle Wagram. Il n’y était pas régulier, mais avait passé quelques soirées pour y jouer un peu d’argent. Il me décrivait la tension qui y régnait, la force des émotions que le poker lui avait faites ressentir. C’était une période riche et excitante. Les jeux en ligne promettaient de formidables recettes pour les entreprises qui réussiraient à les exploiter. Chacun voulait s’y faire une place et prendre une part de ce fantastique gâteau. Les enjeux politiques aussi étaient importants, et les débats parlementaires muèrent vite en guerre politique. C’était avant. Avant que des événements brutaux et tragiques interrompent tout ce vacarme.
J’arrive au 47, avenue de Wagram. C’est ici que se dressait ce fameux Cercle Wagram, avec son enseigne en lettre bleues. Plus question de poker ici. C’est maintenant une imposante porte de plomb qui cache les locaux du Ministère de l’Ethique et de la Répression anti-fraude. Aucune coïncidence, bien sûr. Quand il s’y est installé, le symbole porté par ce lieu importait autant que la surface laissée disponible. L’interdiction totale des jeux d’argent, désormais réglementés comme infraction criminelle de type 5, transformèrent vite cet établissement majestueux en squat désaffecté. Ce n’était plus qu’une question de temps avant que le gouvernement ne s’en empare.
Je m’arrête devant la porte. Mes lunettes H.D. Case crackées m’indiquent le checkpoint pirate, ironiquement placé à proximité de la grande porte. Deux drones de surveillance passent à quelques centimètres de moi, sans se retourner. Un pic de tension provoque un tremblement de ma main gauche. Quand je verrai le code s’afficher en surimpression de ma vision, dans quelques secondes, je ne pourrai plus faire marche-arrière. Une telle information serait du pain béni pour la milice anti-fraude, et je serais immédiatement arrêté, si le transkit Neuromancer 3000 caché derrière mes oreilles ne m’avait pas rendu parfaitement in-traçable. Après 3 bips presque inaudibles, un itinéraire s’affiche sur mon verre gauche. Tout s’est bien passé. Je n’ai plus qu’à le suivre.
Un petit mélange de 1984 (Orwell) et de Dune (Herbert), j’aime bien ton style d’ecriture ;) Je suis fan.
On veut la suite !
juliennnnnnnnnnnnnn !!!
oui olivier :???:
ca promet :-)
Salut, toute la bande de Bastards,
J’espère que cette lecture vous plaira ! Et content de rejoindre la team. Merci à Julien de m’avoir accepté
Sympa, on se croirai dans cyberpunk.
hâte de lire la suite.
et bienvenue parmi les bastards.
Super sympa :) vraiment VGG continue comme ça mec, et bienvenue dans la team :)
ça promet ! >:D<